Mon enfant ne gère pas ses émotions… et c'est normal !
- Anaïs CAPES
- 25 juin
- 5 min de lecture
Ah ce fameux goûter…

Vous êtes allé(e) récupérer votre enfant après une journée de garde ou d’école. Il semble fatigué, un peu tendu. Vous ouvrez le sac et sortez une compote à la pomme… Problème : il voulait une compote à la fraise. En une fraction de seconde, c’est la catastrophe. Il hurle, il pleure, se roule parterre. Vous vous demandez :
« Mais pourquoi il réagit comme ça ? Ce n’est qu’un goûter… »
Ce genre de situation, vous la vivez peut être très souvent en ce moment. Et vous n’êtes pas seul(e). Moi-même maman d’un enfant de presque deux ans, les tempêtes émotionnelles sont quasi quotidiennes après la crèche.
Mais si le responsable n'était personne d'autre que... le cerveau de l'enfant ?
🧠Le cerveau de l’enfant : encore immature mais plein de potentiel
Nous ne pouvons plus faire comme si nous n’en avions pas conscience. Les avancées des neurosciences des trente dernières années nous ont appris que le cerveau de l’enfant est très immature et fragile.
Chez l’enfant, les émotions débordent facilement. Pas parce qu'il « manque de limites », pas parce qu’il veut vous manipuler. Mais parce que son cerveau ne lui permet pas de gérer seul ce qu’il ressent.
Voici pourquoi :
le cerveau archaïque (ou reptilien), présent dès la naissance, gère les mécanismes de survie (fuite, attaque, figement).
Le cerveau limbique, cœur de nos émotions, s’active également très tôt.
Le néocortex, lui, arrive en dernier. C’est la partie responsable de la logique, du raisonnement, de la capacité à apaiser et à réguler les émotions. Or, cette partie met… 25 à 30 ans pour se développer complètement. Chez les tout-petits, elle est encore très immature.
Résultat : l'enfant ne peut pas réguler seul ce qu'il ressent.
🤯Ce qu’on appelle une crise est souvent... un trop-plein
Imaginez une cocotte minute émotionnelle.
Tout au long de la journée, l’enfant accumule des tensions : une séparation le matin, un « non », une dispute avec un copain, de la fatigue, des efforts à faire… mais il ne sait pas vider cette cocotte au fur et à mesure.
Alors quand à la fin de la journée vous arrivez avec « le mauvais goûter », ce n’est pas la cause, c’est le déclencheur : la soupape saute.
Et avec vous, sa figure d’attachement - celle qui garantit la sécurité affective - l'enfant s'autorise à relâcher cette pression. Il sait que quoi qu'il arrive, papa et maman l'aimeront toujours.
Et pourtant, en tant que parent, on se dit parfois :
je suis trop laxiste... il ne fait ça qu’avec moi…
Non, il ne s'agit pas d'un caprice. Il s'agit d'un apprentissage émotionnel en construction. Et le plus difficile, c’est que pour beaucoup d'entre nous, nous apprenons en même temps que lui.
💡Et moi, en tant que parent, que puis-je faire ?
Comprendre qu’il ne s’agit pas d’un caprice
Un enfant qui pleure fort, hurle ou tape, ne cherche pas à manipuler, il fait ce qu’il peut avec les moyens qu’il a. Il n’a pas encore les outils internes pour se calmer seul. Il a besoin de vous pour co-réguler ce qu'il traverse.
Co-réguler avant de raisonner
En pleine crise, l’enfant est dans sa zone rouge (activation du système nerveux). Il ne peut pas vous écouter ni se raisonner.
Ce que vous pouvez faire :
Faites d'abord un check up intérieur : suis-je moi-même en zone rouge ? si oui, RESPIREZ.
Si besoin, après vous être assuré(e) de sa sécurité, vous pouvez dire à votre enfant :
« je suis là, mais j’ai besoin de respirer un instant. Je suis à coté, je reviens ».
Comme pour le masque à oxygène dans l’avion : commencez par vous, pour pouvoir aider l'autre. Prenez 5 minutes pour respirer, fermer les yeux et vous reconnecter à l’amour que vous avez pour votre enfant.
Une fois recentré(e), vous pouvez revenir vers lui et dire calmement :
« Je suis là. Je te comprends. Ca va bientôt passer. Je t'aime même quand tu es en colère ».
Ces mots rassurent et ancrent. Ils montrent à l'enfant que ses émotions ne vous éloignent pas.
Quand la tempête commence à se calmer, proposez un câlin, ou simplement votre présence. Prenez soin du lien, de la connexion, en vous adaptant à son besoin à lui.
3. Faire de la crise une opportunité d’apprentissage
Quand l’orage est passé, vous pouvez revenir ensemble sur ce qui s'est passé :
« Ta colère, elle était à combien, tu crois ? » (Thermomètre des émotions)
« Qu’est ce qui t’as mis en colère ? »
« Comment on aurait pu faire autrement ? »
« A quel moment a-t-elle commencé à grandir, cette colère ? »
« Qu'aurais-tu pu faire ou dire à ce moment-là ? »
Le but va être de l’amener à d’autres options que le « crescendo » de la colère.
L'objectif est de lui donner des outils pour qu'il puisse, petit à petit, anticiper ou verbaliser ses besoins avant l'explosion.
🧳Des outils concrets pour l’aider à se réguler

Créer un coin des émotions à la maison (un tipi, un coussin, des outils sensoriels) peut faire toute la différence. Un endroit où votre enfant sait qu'il peut venir déposer ce qu'il ressent, sans jugement.
Voici quelques idées :
La boîte à colère : une boîte décorée dans laquelle il peut mettre des dessins à froisser ou déchirer, des mots, crier à l’intérieur…
Le spaghetti tout mou : contracter tous les muscles du corps (se transformer en spaghetti tout dur), puis les relâcher d’un coup (spaghetti tout mou). A répéter plusieurs fois.
Le coussin mange-colère : pour crier dedans, le frapper, ou lui dire tout ce qu'on a sur le coeur.
La roue des émotions : pour apprendre à reconnaître, nommer et exprimer ce qu’il ressent au quotidien.
L’enfant comprend alors que son émotion est légitime, accueillie, et qu’il existe des moyens de la traverser sans violence.
Et nous, parents, dans tout ça ?
Nous sommes souvent la génération pivot. Celle qui n’a pas appris à accueillir ses émotions, mais qui a cette volonté de faire autrement.
Alors parfois, on craque. Et c’est normal.
Donnez-vous la permission de dire :
Je n’ai pas su faire mieux, j’étais moi aussi débordé(e). J’ai le droit de dire stop, de prendre une pause, de crier dans un coussin…
C’est aussi ça, montrer l’exemple. S’offrir cet espace, c’est aussi l’offrir à votre enfant.
Ce n’est pas la perfection qui compte, c'est la présence, la réparation, la connexion.
🌿Ce que la kinésiologie peut vous apporter ?
Quand les émotions fortes deviennent trop fréquentes, trop excessives, ou qu’un blocage s’installe dans le corps et entraine difficultés de sommeil, troubles de la digestion, colère chronique…, la kinésiologie peut :
libérer les tensions émotionnelles ancrées (parfois inconscientes),
aider l’enfant à retrouver son calme intérieur,
soutenir les parents dans leur posture éducative et émotionnelle.
C’est une approche douce, corporelle, respectueuse du rythme de chacun, et adaptée aux enfants comme aux adultes.
💛En conclusion
Toutes les émotions sont utiles.
La colère, par exemple, nous aide à nous affirmer, défendre ses besoins, poser des limites. Il est essentiel de ne pas la condamner mais d'apprendre à l'écouter et la canaliser.
Gardez à l’esprit que votre enfant ne cherche pas à vous “tester”. Il fait confiance à votre amour pour pouvoir se relâcher. Et c’est en traversant ensemble ces moments forts que vous l’aidez à grandir émotionnellement.
Prenez soin de vous. Prenez soin de lui.
Et rappelez-vous : votre enfant vous a choisi pour la personne que vous êtes.
Envie d'aller plus loin ?
Je vous accueille dans un espace bienveillant, à 15 minutes au nord de Bordeaux, pour accompagner votre enfant (ou vous-même) dans la libération des tensions émotionnelles et corporelles, et vous aidez à retrouver plus de calme, d'ancrage et de confiance dans votre quotidien.
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